Baguettes chinoises de Xinran : les baguettes aussi fortes que des poutres !

baguette

Résumé »

« Je vais leur montrer, moi, à tous ces villageois, qui est une baguette et qui est une poutre ! »
C’est ce cri qui a donné envie à Xinran d’écrire cette histoire. Celle, lumineuse, chaleureuse, émouvante, de trois sœurs qui décident de fuir leur campagne et le mépris des autres, pour chercher fortune dans la grande ville.
Sœurs Trois, Cinq et Six n’ont guère fait d’études, mais il y a une chose qu’on leur a apprise : leur mère est une ratée car elle n’a pas enfanté de fils, et elles-mêmes ne méritent qu’un numéro pour prénom. Les femmes, leur répète leur père, sont comme des baguettes : utilitaires et jetables. Les hommes, eux, sont les poutres solides qui soutiennent le toit d’une maison.
Mais quand les trois sœurs quittent leur foyer pour chercher du travail à Nankin, leurs yeux s’ouvrent sur un monde totalement nouveau : les buildings et les livres, le trafic automobile, la liberté de mœurs et la sophistication des habitants…
Trois, Cinq et Six vont faire la preuve de leur détermination et de leurs talents, et quand l’argent va arriver au village, leur père sera bien obligé de réviser sa vision du monde.
C’est du cœur de la Chine que nous parle Xinran. De ces femmes qui luttent pour conquérir une place au soleil. De Nankin, sa ville natale, dont elle nous fait voir les vieilles douves ombragées de saules, savourer les plaisirs culinaires et la langue truculente de ses habitants. Et d’un pays, une Chine que nous découvrons par les yeux vifs et ingénus des trois sœurs, et qui nous étonne et nous passionne car nous ne l’avions jamais vue ainsi.

 

Auteur : Xinran | 336 Pages | Éditions : Philippe Picquier

Lancez-vous si :  vous adorez déjà la culture chinoise ou si vous désirez la découvrir

Passez votre chemin si : vous êtes une grosse poutre qui se moque des baguettes 😝

Selon moi :

J’ai découvert Xinran par le biais du Swap mettant en avant les femmes via Livraddict plus précisément via ma binomette du moment (Sreyn si tu passes par ici, merci 😍) je ne l’ai pourtant pas lu à ce moment là mais grâce au blog Deedr et leurs défis toujours au top ! Celui de février (oui je suis légèrement en retard..) portait sur le nouvel an chinois. Le but : lire un livre d’un.e auteur.autrice chinois.e : XINRAN s’est allumé en lettres clignotantes à ce moment là !

Ce qui m’a plu dès le départ c’est la préface de l’auteur qui explique son travail de recherche sur les « baguettes » soit ces filles qui viennent de la campagne et qui ne seraient bonnes à rien au contraire des poutres (les hommes). Elle détaille (enfin je pense que c’est aussi la traductrice) également les différentes manières de prononcer le nom d’une personne et ce que cela change sur la signification de son prénom. J’étais équipée pour partir dans la Chine des années 2000 ce qui est une période plutôt originale j’ai trouvé. En tout cas je l’ai rarement vu abordée en littérature. L’histoire est donc construite à partir d’interviews de jeunes femmes mais elle est également émaillée de faits historiques très intéressants que l’on ne trouve pas dans les livres d’histoire mais bien sur le terrain. J’ai adoré la reconversion de la rue des prostitués par les ouvriers…

Ce qui m’a le plus impressionné, c’est le fossé qui pourrait se compter en siècles entre la campagne et la ville à cette époque. On pourrait croire que l’écart a diminué mais on en est très loin. Xinran tout au long de son roman l’écrit de manière beaucoup plus belle que moi, elle a d’ailleurs l’élégance des formules. Je me suis souvent reprise à relire ses phrases et à avoir l’image en tête immédiatement. Et bien évidemment je ne retrouve plus celle dont je voulais vous parler..

Quant à ses personnages, Trois, Cinq, Six, ma préférée reste Cinq qui m’a fait penser au vilain petit canard mais elles sont toutes les trois attachantes et on voudrait les aider dans leur quête du bonheur. Xinran a su leur insuffler à chacune une force différente qui met leur statut de femme en avant et ne les relègue pas au rang de soubrette. Et puis la chance vous rencontrerez, comme moi, Deuxième Oncle, Dame Tofu et Directeur Shui 🙂

J’ai quand même eu mon petit émotion à la fin en mode : mais non je veux les rencontrer et leur parler, rester avec elles !

Enfin, l’autrice, pour poursuivre encore un peu l’immersion, nous parle des différentes fêtes qui existent en Chine dont le Nouvel An ! 🎊

🥢🥢 Et en résumé : soyez fières d’êtres des baguettes ! 🥢🥢

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3 réponses

  1. Ca y est ! je lis enfin ton article ! ^^ que j’ai trouvé très chouette et qui me donne bien envie de m’intéresser à ce livre et à l’autrice plus généralement !
    Est-ce que le livre explique pourquoi elle sont nommées par des numéros ? J’imagine que ça appuie encore plus le côté « elles ne servent à rien » ?
    Contente que le thème de ce défi t’ait plu en tout cas, et à très vite pour le prochain ! 😉

    • Owlygirl dit :

      Hello, contente de te voir par ici ! Alors les numéros c’est vraiment l’autrice qui a voulu ça comme ça. C’est la partie fiction mais celles dont elle s’est inspirée avaient des « vrais prénoms » 🙂

  1. 1 juin 2019

    […] par le blog Deedr que j’aime beaucoup. Le dernier auquel j’ai participé se trouve ici. Celui-là portait sur une BD écrite sous la contrainte, quelle qu’elle soit. On peut […]

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